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SCENARIO & DIALOGUES PHILIPPE THIRAULT
DESSINS SÉBASTIEN GNAEDIG
COULEURS RUBY
ISBN 2-8001-3806-8
EO 08 MARS 2006 - € 10,40
COLLECTION EXPRESSO - DUPUIS

bibliothèque | bd | une épaisse couche de sentiments

Précis de management
Stanislas Réveillère est le DRH d'une entreprise florissante et soumise aux lois du marché. Et ces lois, justement, viennent de pointer un bilan comptable huileux. C'est signe que Stanislas doit agir vite. Il licencie d'abord deux femmes de ménage. Du menu fretin pour lui, et pas même syndiqué. Il forme alors une jeune recrue, Romain, qu'il invite à assister aux entretiens. Il a une technique bien rodée pour signifier un licenciement, qu'il est particulièrement fier de transmettre à Romain.
Il exécute sa tâche sans pitié ni remord, pour un travail net et sans bavure. Sauf que le destin va le rattraper... Sa mère, qu'il n'a pas vue depuis quelques années, se meurt dans une ordinairement triste maison de retraite. Malgré un agenda "overbooké", il décide de la voir une dernière fois, sans se douter des révélations qu'elle va lui faire et qui vont changer sa vie. Peut-être...
revudepresse
Cracoucass pour Bulledair (4/5)
Thirault montre ici une autre facette de son talent dans un contexte plus contemporain: il y garde cette vision desespérante du genre humain, auquel il mèle un cynisme froid, fièrement arboré par ses personnages, tous plus lâches et terribles les uns que les autres. Un tableau qui bouscule et peut déranger tant manquent les prises auxquelles le lecteur puisse se raccrocher. Un récit d'un noir total, où même le dénouement ne laisse entrevoir une éclaircie que pour mieux confondre le lecteur sur la duplicité des protagonistes.
L. Cirade pour BDGest (2,5/5)
Une épaisse couche de sentiments commence comme un docu-fiction, genre à la mode, qui plonge les mains dans les arcanes fangeuses de la gestion des ressources humaines façon « coupeurs de têtes ». Pas de place pour les scrupules, l’objectif doit être atteint, point final. L’exercice du licenciement se révèle alors très technique. Les méthodes existent, on ajoute quelques ficelles de vieux routier bonnes à savoir, un peu de métier (scène mémorable de répétition à domicile avec le conjoint dans le rôle de la victime), et le tour est joué.
Philippe Belhache pour BDParadisio
Le propos fait mouche, mais le trait est parfois si énorme qu'on ne sait plus ce qui revient à l'observation ou ce qui tient de la caricature grossière. Même si l'on sait qu'en la matière, la fiction est parfois en dessous de la réalité... L'album tient sur le seul parti pris des deux complices. Celui du cynisme absolu, ce mépris total d'une humanité réduite à l'état de troupeau par des cadres sans âme qui sous-tend le récit jusque dans ses ultimes rebondissements.

 

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