Sandro

Je m’appelle Sandro. Sandro Bianchi. Né en 1946 (19 ans) à Montefiorino.
Je ne sais pas vraiment comment je me suis retrouvé dans toute cette histoire finalement. Par Aristo probablement. Par Raffaella assurément. Aujourd’hui nous sommes cinq. Piero, Dina, Aristo et moi. Et Raffaella. Raffaella est tellement belle. Raffaella est douce. Mais Raffaella est avec Aristo. Moi je traine mes kilos et ce désespoir de la voir jamais avoir un regard pour moi. Aristo est un imbécile. C’est mon meilleur ami, avec qui je finis le lycée. Il a assez de charisme pour être un leader en quelque sorte. Ce mouvement, La Mano, on l’a fondé tous ensemble et pourtant, je ne crois pas que je le vis comme Dina ou Piero qui peuvent parler pendant des heures de la Révolution, des frères de Russie ou des Andes. Ni comme Aristo, qui aime trop les belles voitures et les « coups » pour ne pas être un social-traître. Mais je suis là en tout cas. « Pollice ». Le pouce. Aristo a choisi le nom… Il n’a pas poussé la vexation à expliquer pourquoi.
Je passe le relais, ici. Piero vous expliquera peut-être mieux comment tout ça s’est mis en place…

Raffaella

Que dire, mon Dieu? Aristo m’a mis dans un sacré guépier en me demandant de me décrire sur ce papier. Il n’y a pas grand chose vraiment. Je m’appelle Raffaella, j’ai dix sept… Non… dix huit ans. Des cheveux longs, auburn, qui virent parfois au brun, des yeux clairs. Mes amis disent que je suis une chic fille, douce, mais je crois que je suis plus forte que ça. Discrète, oui. Vous connaissez l’histoire : c’est Montefiorino ici, le seul avenir à bâtir quand on est une femme, c’est de réussir un joli mariage. Je ne suis même pas sûre d’avoir envie d’y échapper. Mais il y a mes amis, Sandro, Piero, Dina, Aristofane. Ils sont tellement intelligents, j’aime les suivre. Surtout Aristo bien sur. Je crois que je l’aime tout court. Je crois aussi, parfois, que c’est un salaud. Je l’aime quand même. A nous tous, nous sommes la Mano, cinq doigts pour une main. Là, je suis Anulare, l’annulaire. On rend justice à ceux qui n’ont rien, je crois, on fait « des actes de justice prolétarienne » comme dit Piero. C’est terriblement excitant, cette frousse, surtout contre les fachos du MSI…
Je crois que je dois passer le papier à Sandro. Vous verrez, c’est quelqu’un de bien, un ami.

Aristo

Je me dévoue pour commencer. En plus ça tombe bien, je suis le chef.
J’aime les filles, la musique et les voitures de sport. Ca donne une image assez éloignée de celle que l’on se fait habituellement d’un leader de groupe d’extrême gauche, mais il faut préciser que j’aime aussi les flingues et les montées d’adrénaline. Dans l’action politique ce qui me plaît c’est l’action. Si en plus on peut rendre service à quelques oubliés de la vie, pourquoi se priver ?
Mon père est prof à l’université de Bologne. On appelle cette ville la rossa, à cause de la couleur de ses tuiles, et de son sang qui bouillonne dans un cœur ancré à gauche. C’est dans cette marmite que ma conscience sociale et politique a mariné pendant toute ma jeunesse. J’habite à Montefiorino, à 50 kms de Bologne. C’est un vrai bled ! C’est là qu’on a fait nos premiers coups, avec mes potes d’enfance : Dina, Piero et Sandro. Il y a aussi Raffaella, une fille canon qui n’a pas vraiment d’idées politiques mais qui est prête à épouser toutes les miennes. C’est elle qui viendra effeuiller sa bio prochaine fois.
Ciao !

PCC Philippe Thirault