Dina

Le dernier feuillet est resté vierge.
On ne saura pas pourquoi Dina Lombardi, la dernière des membres de La Mano n’a pas souhaité (ou pu) présenter son rôle dans le groupe. Peut-être par convictions : celle qu’on dépeint comme la plus intellectuellement engagée tenait à l’anonymat de son action. Peut-être d’autres circonstances l’en ont empêché.
Voici la libre interprétation de son personnage qu’en fait Philippe Thirault à partir des différents témoignages accumulés.

L’auriculaire : Dina Lombardi. Elle a hérité du « petit doigt » à cause de sa taille, elle est jolie et menue. Née en 1945, elle a 20 ans mais travaille depuis trois ans déjà comme modiste chez Borbonese, le grand couturier de Bologne. Fille d’un cantonnier, elle est catholique mais clairement à l’extrême-gauche car elle se passionne pour la Théologie de la Libération et les mouvements révolutionnaires sud-américains. Son idole est Camillo Torres, le prêtre-guérillero colombien. Habillée court, les cheveux décolorés en blond, elle se veut émancipée mais son travail et ses convictions ne lui laissent guère le loisir de développer une véritable vie personnelle.

La scène est posée. Les personnages décrits.
Montefiorino, premier acte. En librairie dans 10 jours.